Que signifie "CHALUTIER"
Le chalutage est une technique de pêche bien particulière parmi les nombreuses qui existent. Si aujourd’hui parler de chalutier évoque un énorme bateau de métal motorisé, autrefois la pêche au chalut se faisait aussi sur des cotres, des lougres et autres bateaux à voiles.
De bois en acier
La pêche au chalut est pratiquée depuis la fin du Moyen ge ; c’est une extension de la classique pêche au filet, qui prend des dimensions très supérieures et une forme particulière pour ramasser large dans tout un banc de poissons. Ce type de pêche suppose bien sûr pour le marin un travail très différent des pêches à la ligne, à la nasse, etc., plus propres aux littoraux : c’est le symbole par excellence de la grande pêche en mer.
Le chalut, de par ses dimensions imposantes, est adapté à la pêche hauturière et lointaine : les marins restent une semaine en mer, voire des mois. C’est ainsi la technique pratiquée par les célèbres terre-neuvas.
À l’époque de la marine à voiles, le chalutage se fait sur de petits voiliers : cotres et lougres en particulier. Le cotre est un voilier à un seul mât, dont la voilure imposante permet d’arriver à tirer le lourd poids du chalut sans problème ; il est aussi appelé sloup ; le lougre est un trois-mâts rapide et vif, également de voilure très importante.
Depuis la fin du XIXème siècle, la marine à vapeur, puis à partir des années 1920 les bateaux motorisés (diesel en général), ont radicalement transformé le métier du marin : pour manoeuvrer le bateau, ce sont des compétences techniques et mécaniques qu’il lui faut, et non plus savoir hisser la voile ! Les chalutiers sont de formes et de dimensions multiples, certains restent proches de la pêche artisanale, d’autres sont d’immenses usines de surgélation. Les chaluts aussi progressent, toujours plus complexes et immenses ; ils ne sont plus remontés à la main mais par un levage mécanique... même si la délivrance des poissons qui l’emplissent reste très manuelle ! C’est un métier qui, loin d’avoir disparu, ne cesse d’évoluer.
Chalutage latéral ou arrière ?
Au XIXème siècle, on utilise essentiellement le chalutier latéral, c’est-à-dire que les marins plongent le filet sur le côté du bateau et le remontent de même.
Avec l’augmentation de la taille des chaluts, c’est désormais le chalutage arrière qui règne en maître, le filet étant traîné derrière le bateau et remonté par un treuil mécanique. Cette dernière technique nous vient des Norvégiens qui l’ont inventée dans les années 1940-50.
Mais ce ne sont pas là les deux seules techniques possible : ainsi, les chalutiers pêchant la morue à Terre-Neuve (surtout les Espagnols) pratiquent, jusqu’au XIXème siècle, le chalutage "en boeufs" : deux bateaux, côte à côte, tire un même chalut, ce qui lui donne une portée plus large.
Que pêche-t-on au chalut ?
Avec un chalut qui racle les fonds marins, on recherche la langoustine et bien sûr les poissons de fond (dits "démersaux") : sole, limande, lotte, raie, cabillaud, lieu, merlan, saint-pierre, dorade...
Avec un chalut pélagique, qui reste entre deux eaux, proche de la surface, on pratique la pêche aux poissons de pleine eau : thon, sardine, bar, chinchard, anchois...
Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Mers et Marins en France d’Autrefois, Archives et Culture.
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